Depuis sa création, APPUII entretient un lien privilégié avec l’enseignement supérieur. En mobilisant des étudiants sur des cas concrets de mobilisations citoyennes locales relatives à des projets urbains, il s’agit de former les étudiants aux réalités du terrain et d’outiller les mobilisations pour renforcer leur pouvoir d’agir. Le travail de Yasmina Ahamed, Anaïs Lartaut et Maria Paz González (mars 2019)[1], de l’Université Paris 8 Saint-Denis interroge les mutations à l’œuvre du Fort d’Aubervilliers, en lien avec la mobilisation sur la disparition d’une partie des Jardins des Vertus.

L’objet du cours « Participation citoyenne et enjeux urbains » est d’étudier l’articulation entre enjeux urbains – projets multi‐acteurs pour la fabrication et la transformation des villes et territoires – et enjeux démocratiques – implication des citoyens dans les processus de prise de décision et spécialement leur impact sur les réalités socio‐urbaines. Il propose d’examiner dans un premier temps les rapports complexes entre Paris et sa banlieue (histoire sociale, politique et urbaine) puis l’émergence du Grand Paris, du réseau Grand Paris Express et des multiples projets d’aménagement à l’échelle métropolitaine. Il se centre ensuite sur une enquête de terrain en articulation avec les travaux du département de sociologie de l’Université Paris 8. Pour réaliser l’enquête de terrain, les étudiant.e.s emploient une méthode mixte : observation de terrain, recherche documentaire et entretiens.
Le cas choisi pour l’année 2019 était la mutation du Fort d’Aubervilliers. Possédé en grande partie par Grand Paris Aménagement (25 Ha sur 36 Ha), ce site initialement militaire est au centre de plusieurs projets urbains d’envergure : nouvelle gare de la ligne 15 du Grand Paris Express, écoquartier du Fort, PRU Emile Dubois‐Maladrerie, PRU des Courtillères, puis centre nautique pour les JO 2024…
Yasmina Ahamed, Anaïs Lartaut et María Paz González ont choisi de travail en groupe sur le sujet des jardins ouvriers d’Aubervilliers, dits « Jardins des Vertus« , créés en contrebas du Fort à la frontière de trois communes (Aubervilliers, Bobigny et Pantin) en 1935. Sont présentés ici :
– leur rapport d’observation (février 2019)
– la synthèse de fin de semestre « Les jardins ouvriers d’Aubervilliers dans le contexte des grands projets urbains » (mars 2019).
Ce travail met en lumière le rôle social fondamental que jouent les « Jardins des Vertus » à Aubervilliers. La pratique du jardinage, outre son caractère agricole, participe de la réalisation concrète « du vivre ensemble ». Il souligne le paradoxe entre la reconnaissance de ce territoire comme un véritable patrimoine local, tant pour les habitants du quartier que les acteurs politiques, et l’absence de dialogue quant à sa mutation. Sans remettre en cause l’intérêt d’une partie des éléments du projet, ce travail illustre le déficit démocratique de ces grandes opérations d’aménagement et pointe certaines pistes pour renforcer le pouvoir d’agir des habitants et associations concernés.
L’ensemble des travaux des étudiants sont disponibles dans l’onglet « Ressources – Les publications »
Pour plus d’informations à ce sujet, vous pouvez contacter Sylvain Adam (sadam.appuii@gmail.com) ou directement l’association associationappuii@gmail.com
[1] Travail de Yasmina Ahamed, Anaïs Lartaut et María Paz González (mars 2019), dans le cadre du cours « Participation citoyenne et enjeux urbains » (enseignant : Sylvain Adam – administrateur de l’association APPUII) en Master 2 du Parcours « Villes » à l’Institut d’Études européennes (IEE) à l’Université Paris 8 Saint-Denis.